L’alliance ARIANE appelle à mettre à profit l’aménagement du territoire et l’urbanisme
Montréal, le 28 octobre 2015 – À l’approche de la conférence de Paris et alors que viennent de prendre fin les consultations sur la cible de réduction d’émissions de gaz à effet de serre du Québec pour 2030, l’alliance ARIANE félicite le gouvernement du Québec pour cette démarche et rappelle la nécessité de se doter d’une vision en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme.
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Les pratiques d’aménagement du territoire et d’urbanisme, déterminant essentiel du bilan carbone
À raison, l’État a fait de l’aménagement du territoire un chantier prioritaire du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques.
« En déterminant la configuration des collectivités, les pratiques d’aménagement du territoire et d’urbanisme influencent les besoins de mobilité, surtout en ce qui concerne le transport des personnes », explique Philippe Bourke, directeur général du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec et membre de l’alliance ARIANE. « Le secteur des transports est justement la priorité sur laquelle agir afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. L’atteinte d’un objectif sectoriel de -45% ne sera possible que grâce à des actions substantielles, immédiates, et mises en œuvre à l’échelle de toutes les régions du Québec », ajoute M. Bourke.
Le secteur du bâtiment, quoique son bilan soit moins préoccupant que celui des transports, laisse aussi place à amélioration. « Il ne suffit pas de dire que l’efficacité énergétique est une priorité : encore faut-il se donner les moyens de l’atteindre », souhaite Nathalie Dion, présidente de l’Ordre des architectes du Québec et membre de l’alliance ARIANE. « Nous construisons des bâtiments pour les prochaines décennies, et nous en sommes encore à vouloir économiser à la marge, parce que ce ne sont pas les mêmes qui payent pour la construction et pour l’entretien futur : cette approche à courte vue doit être énergiquement combattue », plaide Mme Dion.
Pour l’alliance ARIANE, le faible niveau de préoccupation pour l’aménagement du territoire québécois est en partie responsable du niveau actuel d’émissions de gaz à effet de serre. Faire de l’aménagement et de l’urbanisme une priorité contribuera à améliorer les pratiques dans ce domaine.
Assurer cohérence et vision d’ensemble
L’aménagement du territoire et l’urbanisme sont un champ d’action complexe, où les responsabilités et la prise de décision sont dispersées entre de nombreux acteurs et autant de domaines. Considérant que cet éclatement décisionnel est responsable de nombreuses incohérences et compromet l’atteinte de plusieurs objectifs nationaux, parmi lesquels la lutte contre les changements climatiques, l’alliance ARIANE appelle l’État québécois à adopter une Politique nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. Cette politique doit assurer la coordination de l’ensemble des lois, politiques et interventions de l’État et des instances municipales, et notamment leur contribution à la lutte contre les changements climatiques.
Pour Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville et membre de l’alliance ARIANE, « Partout au Québec, les élus, les citoyens et l’ensemble des acteurs sont prêts à se mobiliser pour que le Québec soit un leader dans la lutte contre les changements climatiques. » « Le rôle de l’État est de montrer la voie en énonçant des règles du jeu claires, pour que chaque milieu puisse faire sa part en adaptant les moyens choisis aux réalités locales, dans la poursuite d’un objectif commun », précise-t-il.
Lutter contre les changements climatiques en redonnant à l’aménagement du territoire ses lettres de noblesse
Les gestes posés en aménagement du territoire ont par ailleurs très souvent des impacts considérables tant sur la qualité de vie et les finances publiques que sur l’environnement. Pour Donald Bonsant, président de l’Ordre des urbanistes du Québec et membre de l’alliance ARIANE, « Plusieurs de nos milieux de vie sont peu résilients, nous coûtent cher et génèrent un mode de vie dommageable pour notre environnement et notre santé. Il faut assurément que nos choix urbanistiques fassent l’objet d’une vision d’ensemble et de balises claires. »
Au-delà de la lutte contre les changements climatiques, toute la société québécoise gagnera à prendre davantage en considération notre façon d’organiser et de vivre sur le territoire. « Le territoire est le patrimoine commun de l’ensemble des Québécois, un patrimoine dont il faut faire bon usage sans le gaspiller », rappelle Dinu Bumbaru, directeur des politiques à Héritage Montréal et membre de l’alliance ARIANE. « Ce ne sont pas seulement des ressources à gérer, mais bien une histoire que nous écrivons en bâtissant notre héritage. Nous devrions nous rappeler que chaque décision sur le territoire dessine le paysage dans lequel nous allons vivre, vieillir et que nous transmettrons à nos enfants », évoque M. Bumbaru.
À propos de l’alliance ARIANE
L’alliance ARIANE, créée en septembre 2015, travaille pour que l’aménagement du territoire et l’urbanisme soient une priorité. Son objectif principal est que le Québec se dote, dans le cadre d’une Politique nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, d’une vision d’ensemble assortie de principes fondamentaux qui puisse assurer la coordination de l’ensemble des lois, politiques et interventions de l’État et des instances municipales en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme. Le comité directeur de l’alliance ARIANE comprend l’AARQ, la Fondation David Suzuki, Héritage Montréal, l’OAQ, l’OUQ, le RNCREQ, l’UPA, Vivre en Ville, Clément Demers, architecte et urbaniste et Ron Rayside, architecte.
Pour consulter la plate-forme de l’alliance ARIANE ou signer la déclaration « Pour une politique nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme » : www.ARIANE.quebec
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Renseignements : Amélie Castaing / amelie.castaing@vivreenville.org /514.394.1125