Québec, 22 avril 2024 – Suite au dévoilement de l’analyse d’accessibilité des sites projetés pour le futur hôpital réalisée par l’organisme MOBI-O, l’alliance ARIANE appelle le gouvernement du Québec à faire preuve d’exemplarité et à respecter la mesure 1.5 du plan de mise en œuvre de sa Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire (PNAAT) pour accroître réellement la prise en compte de l’aménagement du territoire dans la localisation des équipements et des infrastructures de l’État. Le choix du site du CHAU de l’Outaouais constitue un test pour le gouvernement car celui-ci devra être exemplaire et facilement accessible pour la population.  

Les équipements publics comme les hôpitaux doivent être implantés dans un environnement favorisant les saines habitudes de vie puisque les répercussions d’une bonne localisation sur la santé sont considérables. Le gouvernement s’est par ailleurs engagé à prendre en compte les effets des projets gouvernementaux sur l’aménagement et l’urbanisme. 

« Comme le rappelait récemment le maire par intérim de Gatineau, Daniel Champagne, le meilleur choix pour la construction du CHAU de l’Outaouais est au cœur de la ville de Gatineau puisqu’il pourra être desservi par divers modes de transport, et donc, être accessible pour un plus grand bassin de population contrairement à un site excentré comme celui des Hautes-Plaines ou du Centre Asticou », souligne Nathalie Prud’homme, présidente de  l’Ordre des urbanistes du Québec.

La localisation du futur CHAU doit également être écoresponsable et ne doit pas empiéter sur les terres agricoles et les milieux naturels, contrairement à plusieurs projets gouvernementaux au cours des dernières années. « Il faut éviter de répéter les mêmes erreurs que par le passé, comme ce fut le cas avec l’hôpital de Vaudreuil-Soulanges, qui est actuellement en construction sur des terres agricoles et qui va à l’encontre de l’avis émis par la Commission de protection du territoire agricole », rappelle Jeanne Robin, directrice principale de Vivre en Ville. 

L’aménagement exemplaire du site doit également être étudié dans un deuxième temps afin d’éviter, par exemple, la construction  d’un stationnement en surface seulement pour réduire la facture comme c’est le cas actuellement pour l’hôpital de Vaudreuil-Soulanges qui a été construit, rappelons-le, sur des terres agricoles dézonées. Ce choix aura des conséquences à long terme et ne reflète pas les objectifs fixés par le gouvernement en matière d’aménagement du territoire.

Depuis 2016, les membres de l’alliance ARIANE demandent l’adoption d’une stratégie de localisation des bâtiments publics afin notamment de favoriser l’accessibilité aux services et pour lutter contre l’étalement urbain. Pour un équipement comme un hôpital régional, accueillant une forte densité d’emploi et abritant des services spécialisés qui ont un grand rayon d’attraction, l’alliance recommande un site d’implantation: 

• dans les centralités existantes, afin notamment d’éviter un empiètement sur les milieux naturels et agricoles,
• dans un secteur très bien desservi en transport collectif, afin de réduire la pression sur les infrastructures routières, et
• dans un secteur qui contribue aussi à la revitalisation du noyau patrimonial déjà lourdement affecté par des décisions gouvernementales peu soucieuses de sa vitalité comme de la qualité d’aménagement.

D’une manière générale, l’Alliance recommande que chaque décision de localisation contribue à l’atteinte des grands objectifs que s’est fixés et se fixera le Québec, en matière de protection du territoire et des activités agricoles, de lutte contre les changements climatiques, de réduction de la consommation de pétrole, d’amélioration de la santé, d’optimisation des finances publiques, de protection de la biodiversité, de mise en valeur des paysages naturels et bâtis, de mobilité durable, et de bonnes pratiques en urbanisme.

Les prochaines semaines seront cruciales. L’alliance ARIANE suivra de près le déploiement de la mesure 1.5 du plan de mise en œuvre de la PNAAT. Cette mesure doit donner des résultats concrets sur le terrain et le CHAU de l’Outaouais est un test pour le gouvernement qui doit faire preuve d’exemplarité et jouer son rôle de chien de garde en matière d’aménagement du territoire au Québec. 

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Renseignements

Heidi Comtois

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